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vallée du tarn et Levezou

Velo découverte > 2017
VELO DECOUVERTE 7.
VALLEE DU TARN ET PLATEAU DU LEVEZOU.
Samedi 30 septembre 2017.
(85 km et 1 450 m de dénivelé).

    Il ne fait vraiment pas chaud lorsque nous débarquons sur la place principale de la jolie bourgade de Saint-Rome-de-Tarn, Celse, Gérard et moi. Le thermomètre indique 37,4° Fahrenheit, qui dans nos contrées rationnelles, se traduisent par 3° Celsius et sur nos vieilles carcasses par un sérieux frisson. Aussitôt équipés, nous filons à l’Auberge de Saint-Rome pour nous réchauffer et attendre que les premiers rayons du soleil franchissent les crêtes environnantes. La tenancière, au demeurant fort agréable, nous précise, que ce matin, en partant de son domicile, elle a dû gratter le givre sur son pare-brise, elle nous souhaite bon courage pour notre virée en terre aveyronnaise. Le bourg, niché en rive gauche de la rivière présente des demeures cossues « Renaissance », des vestiges de l’époque médiévale, des ruelles tortueuses,  des pigeonniers et autres. Il dut son essor à son vignoble, à ses tanneries et à ses mégisseries. Ne me demandez pas quelle est la nuance entre ces deux activités, chacune d’elle s’occupant du bisquain des biques et des béligues, avec des techniques distinctes ou à des stades différents ???
Vers 9 h 30, prenant notre courage à deux mains, nous enfourchons nos bicyclettes et en file indienne, descendons, dans une atmosphère fraîche, vers les bords du Tarn que nous traversons au pied du hameau d’Auriac. Nous remontons son cours tranquille et méandreux, à vive allure, tant nous avons besoin de nous réchauffer. À Comprégnac, Celse, en tête, s’est arrêté sur le bas-côté de la route, alors que Gégé, fonce, tête baissée vers le soleil levant, il a la patate Yaccoman ! C’est le doux nectar d’un subtil assemblage de gamay et de syrah qui a aiguisé les papilles de notre gars du Suc et l’a conduit près de joyeux drilles qui testent le fruit de leur travail. Ils nous invitent à déguster un verre de jus de raisin, sucré, douceâtre et agréable, pas assez alcoolisé au goût de Gérard revenu sur ces entrefaites, pour cela, il faudra qu’il rapplique plus tard, après la fermentation !
Nous continuons notre promenade, passons en contrebas de la commune de Peyre d’où l’on aperçoit, dans toute sa splendeur, l’élégante silhouette du viaduc de Millau. Deux kilomètres plus loin, nous sommes au pied de l’un des plus hauts pylônes de la construction, c’est très impressionnant de voir l’édifice sous cet angle. Notre reporter l’immortalise à plusieurs endroits puis nous retournons vers Peyre, dont les maisons aux façades en pierre sont accrochées à une falaise percée de nombreuses cavités. Il figure dans le Top 100 des plus beaux villages de France, aussi bien pour la richesse de son passé, l’élégance de son architecture que pour la majesté de sa situation. Une étroite voie se hisse au-dessus de ses bâtisses troglodytes jusqu’à un belvédère découvrant le viaduc dans un écrin de verdure, nous y faisons une courte halte puis reprenons notre balade, le terrain s’élève doucement dans un environnement vallonné et verdoyant. Gérard, content de ce début de randonnée que je lui avais annoncée assez aisée, jubile et me dit : « dans un tel paysage composé de collines basses, ça ne peut pas monter trop fort ». Ce que je pense aussi puisque le Bonhomme Michelin indique un chevron pour cette grimpette vers le Plateau du Lévezou. Jusqu’au Thérondels, tout est parfait, mais à la sortie du hameau, ça se corse brusquement et Celse me précise, discrètement que son compteur affiche 16 %, ça ne dure pas plus de 2/300 mètres, mais après un palier de repos à 10/12, c’est un 19 qui apparaît sur le cadran, puis un second et encore un 16. Jamais l’aiguille ne descendra au-dessous des 10 sur les 2 000/2 500 mètres qui nous amèneront au carrefour de Navas. Celse est particulièrement facile, son séjour transalpin ayant affûté sa vélocité, moi, je suis un peu à la peine et souffre à me maintenir dans sa roue, Gérard, arrivé derrière nous, maugrée et jure qu’on ne l’y reprendra plus, sans toutefois me « haïr » comme il le clame chaque fois que ça se durcit, car il a vu comme moi la carte trompeuse du bibendum !
Nous sommes maintenant sur le plateau avec une vue à 180° où le viaduc occupe le cœur de la scène. Au carrefour de la D515, nous bifurquons à gauche dans une zone très tourmentée qui monte et descend doucement au milieu des cultures et des prés où paissent de magnifiques vaches de race Aubrac. Après une dizaine de kilomètres, nous avons Castelnau-Pégayrols dans notre champ de vision, adossé à un promontoire dominant les gorges encaissées de la Muze et les Grands Causses. Cette modeste cité médiévale est un véritable bijou avec ses monuments classés, ses remparts, ses maisons en grès et en schiste mais aussi ses restaurants. Il y en a deux et nous choisissons « Lou Griffoul » : cuisine traditionnelle de bonne qualité, ambiance familiale et patron avenant, de quoi requinquer trois lascars transis.
Vers 14 h 00, nous repartons sur la départementale qui sinue au gré des ravins et des collines jusqu’à Montjaux (du latin Mons Jovis qui signifie Mont Jupiter), étagé sur le versant oriental du Lévezou dominant les cours tortueux de la Muze et du Tarn. Ce groupement de hameaux et lieux-dits compte un château cossu, une église imposante, des demeures bourgeoises, un pont de pierre et d’autres bâtisses anciennes. Plutôt que suivre le lit asséché du ruisseau du Prat-long sur les D169 et 73, nous décidons d’emprunter la D993 où Celse est venu l’an dernier. Elle dégringole dans un beau paysage jusqu’au Tarn, face à la cascade des Baumes sur le Lévezac, son affluent et au pied de Saint-Rome. Nous tournons à droite près du Puech d’Auriac sur la D73 qui suit les berges du cours d’eau au fond d’une vallée envahie d’une végétation dense. Cette portion de la rivière appelée « Raspes » (de l’occitan raspar : encaissé, sauvage, râpé par l’érosion) est d’une grande beauté ; large et sinueuse, ses eaux limpides attirent en été amateurs de canoës, de kayaks ou simples promeneurs en barque. Contrairement à son parcours amont entre Sainte-Enimie et Millau, la route ne suit pas le fond mais grimpe à flanc de montagne, puis redescend, puis remonte au gré d’un relief âpre, parfois avec de très forts pourcentages, à faire gémir un Gégé qui en oublie tout ce qui existe autour de lui. Le sentant fatigué, je décide vers le hameau de Pinet, soit 5 ou 6 km avant Le Truel de prendre un raccourci. Nous franchissons la rivière sur un petit pont et longeons la rive opposée, légèrement montante avant de grimper sur les hauteurs du Soucaillou
Cette ascension de 4 à 5 kilomètres, flirtant avec les 10, 12, voire 14 % achève la bonhomie de Gérard et au Planol, carrefour de la D31, il s’inquiète du profil final de cette sortie, que je lui avais pourtant promise facile, me rappelle-t-il ? Je le rassure en lui indiquant, que hormis une bosse raisonnable vers Saint-Victor-et-Melvieu, la fin du parcours sera majoritairement descendante. Il n’est d’ailleurs pas si éprouvé que cela, car il prend les commandes, filant à bonne allure le long de cette corniche spectaculaire appelée le Balcon des Raspes. J’hésite à lui demander s’il en a profité pour admirer le superbe coin que nous avons traversé ! Quand il retrouve le plat, quand il est en rogne, quand il est fatigué, Gérard fixe son GPS, son guidon, le goudron et il appuie sur les pédales. Nous le suivons à distance, nez au vent, curieux des beautés qui nous entourent. Nous le rattrapons sur la place principale alors qu’il entame une discussion avec le propriétaire de la maison devant laquelle nous sommes garés. Le gaillard, à l’œil malicieux, semble être un personnage haut en couleur, pipelet inlassable qui nous conte en quelques instants son passé de randonneur, de trailer, de cycliste, de voyageur et j’en oublie. Son épouse vient, à point nommé, nous tirer d’affaire !
Après avoir fixé nos bécanes sur le porte-vélos, nous allons boire un pot au Bar du Languedoc où se retrouvent les « refaiseurs du monde » Saint-Romainais sous le regard amusé d’une désabusée et charmante serveuse. Nous traînons un peu avant de prendre le chemin du retour. Ce fut une agréable virée dans un cadre magnifique mais avec des grimpettes nombreuses et raides. Malheureusement, c’est beaucoup trop pour Gérard qui a déclaré forfait pour les escapades futures
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