Cyclo Club Gangeois


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Mont Bouquet

Velo découverte > 2016

Le Mont Bouquet-Les Cascades du Sautadet-Les Concluses.
(115 km – 5 h 50 – 1 580 m de dénivelé).
Dimanche 10 avril 2016


Le clou de cette virée gardoise s’appelle le Mont Bouquet, désigné communément par le toponyme Guidon du Bouquet, rien à voir avec l’accessoire sur lequel se reposent paisiblement les plus indolents d’entre nous tandis que les plus belliqueux y fourrent leur nez pour secouer le peloton.
Un guidon, il en existe plusieurs en France, était un point de repère pour les voyageurs, un guide en quelque sorte, il est vrai qu’on ne peut pas le manquer, tellement il est imposant au milieu de la garrigue.

Emmitouflé pour braver la fraîcheur du matin, Patrick nous retrouve sur le parking d’Intermarché. Surprise, s’est-il décidé au dernier moment à participer à cette sortie ? Non, il est seulement passé nous saluer car il accompagne Madame venue négocier quelques vieilles casseroles, un moulin à café ou que sais-je encore sur le vide-grenier de Laroque, chacun son dada !
Nous embarquons, Claude, Celse, Gégé et moi dans ma voiture et filons au-delà d’Alès, à Les Fumades les Bains pour y récupérer la famille Bonnefoux sur l’esplanade communale, investie, là aussi par des camelots et des chineurs, les plus chanceux d’entre eux pourront toujours tenter leur chance au casino voisin

La température n’est pas très élevée mais cela n’a pas empêché les plus optimistes d’exhiber leurs biceps et leurs mollets. Un peu avant 10 h 00, nous enfourchons nos bicyclettes sur la paisible D7 en direction des jolis villages de Navacelles puis de Brouzet-les-Alès.
À peine avons-nous franchi le panneau de ce dernier, que nous attaquons le plat de résistance de cette balade sur une belle et bonne route, un panneau indiquant le sommet à 5 km et les bornes précisant le pourcentage.
Les Monoblétois, plus fringants mais aussi plus jeunes avalent les premiers kilomètres à bonne allure (je les soupçonne de s’être entraînés en secret afin d’avoir la forme optimum pour le futur séjour en Provence) et nous attendent sur un des rares replats de cette méchante grimpette, nous les rejoignons péniblement, contents de mettre pied à terre, sauf notre vétéran et « poids plume », qui s’est fait un point d’honneur à ne pas s’arrêter.
La seconde partie est tout aussi raide et certains GPS indiquent 18 et 19 % dans certaines boucles, descendant rarement au-dessous de 10.
La récompense, bien méritée, car cette pente est l’une des plus redoutables de la région, est sur le dôme de ce promontoire calcaire, culminant à 629 m, où la vue à 360° est fantastique avec pêle-mêle le Mont Ventoux, les Alpes, la vallée du Rhône nimbée d’un voile blanc, les Alpilles, le Mont Aigoual, les Cévennes et la plaine gardoise.
Plusieurs parapentistes se préparent sur le terre-plein près de l’à-pic, nous admirons leur envol majestueux. Je les envie, tout comme Celse qui a rêvé, enfant, d’être un oiseau contrairement à Jean-Luc qui semble avoir besoin de sentir quelque chose de dur sous ses semelles ! Cet endroit est aussi un lieu de recueillement car il y a une chapelle, vieille de 150 ans, dominée par une horrible bondieuserie, plus contemporaine, perchée sur un colossal piédestal, c’est aussi un relais TV et radio.
Nous nous attardons un moment sur les tables d’orientation avant de dégringoler sur le versant nord du massif. Les cartes indiquent une plus forte dénivellation, mais Jean-Luc qui a déjà escaladé cette face, m’affirme le contraire et je crois qu’il a raison ! La route est plus étroite, dévalant au pied des superbes falaises dominées par les ruines du castellas puis se radoucit au col du Bourricot où nous nous arrêtons pour la photo de famille, la borne verte indique 520 m et le vieux panneau rouge, juste à côté 510, problème de génération ! L’ami Bernard a-t-il inscrit ces deux altitudes à sa riche « col… lection » ? Un couple de grands oiseaux plane, haut dans le ciel, s’agit-il du vautour moine, assez courant dans ces contrées ou de son cousin, le percnoptère, revenu, depuis quelques printemps, sur les terres de ses ancêtres, ils sont trop éloignés pour que je puisse les identifier ?
Ils ne s’intéressent pas à nous car nous ne sommes plus à l’agonie. Après le second lacet, nous virons plein Nord, laissant D607 qui rejoint Seynes et la grande route d’Alès à Bagnols-sur-Cèze pour traverser Puech, puis Saussines et Vendras, hameaux aux maisons de pierre, nichés au milieu des vignes, des oliveraies et des plantations d’amandiers.



À l’entrée de Fons-sur-Lussan, nous avons une hésitation et demandons notre direction à une dame. Sa réponse nous semble saugrenue mais nous suivons son conseil, je ne reconnais pas le paysage qui s’étale sur les flancs de la Serre de Fons que nous devrions avoir à main gauche et non à droite ?
Cela fait partie des imprévus de la découverte et nous décidons de continuer sur cette très jolie voie qui serpente dans une longue combe boisée et sauvage descendant jusqu’à la plaine où l’Auzon mêle ses eaux à la Cèze entre les localités de Rivières et d’Aubarine, à proximité de l’imposant château de Theyrargues.
Nous nous sommes bien faits avoir par Mamie, il nous faut prendre à droite le long du cours d’eau, au-delà de Rochegude, puis remonter sur le plateau par la Combe des Badus, soit, 7 ou 8 km de côte dont se seraient bien dispensés certains d’entre nous ! Le paysage est nouveau pour tout le monde et attrayant ce qui ne gâte rien, mais ce détour nous aura tout de même coûté une bonne quinzaine de kilomètres et ouvert l’appétit.
Nous pénétrons dans la modeste ville de Méjannes-le-Clap, cité touristique et moderne dotée d’un immense parvis entouré de commerces, de bureaux, de cafés et de restaurants. Nous choisissons le « Clap and Co » et la galerie extérieure pour déjeuner. Le repas est correct malgré un porc sauce moutarde tout juste tiède, le service un peu long et l’accueil cordial : normal, les nouveaux gérants ont ouvert, hier, leur établissement.
Nous quittons la table un peu frigorifiés à cause d’un vent frais qui s’est engouffré sur la grande place.


Il est 15 h 00 lorsque nous nous rééquipons, contents de retrouver la chaleur du soleil et une longue descente jusqu’au pont qui franchit la Cèze à proximité de Saint-André de Roquepertuis. Il est malheureusement trop tard pour remonter la D980 qui suit les gorges de la rivière et éventuellement visiter le pittoresque village de Montclus, niché dans un méandre reculé. Nous nous contenterons de l’étroite route qui serpente entre vignes et cultures jusqu’à Goudargues, surnommée la Venise gardoise en raison de ses sources alimentant un canal bordé de platanes.
Nous débouchons, ensuite, sur la route à grande circulation vers le village fortifié de Cornillon perché sur une haute colline et la suivons sur quelques kilomètres avant de la laisser pour emprunter la D166 qui conduit à deux sites prestigieux du Gard provençal, tout d’abord les Cascades du Sautadet et sur la rive droite, la Roque-sur-Cèze, village classé parmi les plus beaux de France où nous n’irons pas faute de temps.
Aujourd’hui dimanche, il y a foule sur deux rivages de la Cèze qui se la coule douce en amont du déversoir avant de s’engouffrer en grondant sur 500 mètres de long et une quinzaine en dénivelé sur le plateau calcaire qu’elle a ciselé de belle manière en marmites géantes, toboggans, gours, cavités, mais attention, danger : 30 morts en 50 ans.
Après un coup d’œil circulaire et l’inévitable photo de groupe, nous repartons vers le pont à voie unique qui, en amont, enjambe des eaux calmes et limpides. Nous avons été inspirés de ne point griller le feu tricolore qui règle le trafic car la gendarmerie veille, cachée derrière le parapet, merci Monsieur « Sécurité » !

La D166, qui traverse une belle forêt, est assez pentue jusqu’à son intersection avec la D143 puis s’atténue légèrement sur les 8 km qui nous conduisent à Verfeuil, remarquable village aux maisons de pierre, aux étroites ruelles surmontées d’un donjon. Nous ne nous y attardons pas, en raison de l’horaire (toujours à cause de Mamie). La route continue de monter, doucement mais sûrement, dans la forêt communale de Lussan, Christelle et Jean-Luc ont des ailes, je limite les dégâts, Gérard a recouvré un second souffle aidé par les roulements « High-tech » de ses nouvelles roues, Celse et Claude sont un peu plus loin. Nous nous regroupons au carrefour qui, à droite, rejoint en 3 ou 4 km le fond de la vallée et un parking. Au début, ça monte et j’entends Gégé râler puis ça descend et je l’entends toujours bougonner car il faudra se retaper cette belle côte au retour.
En attendant, nous sommes près du site, il faut mettre pied à terre car le chemin est fort pentu. Jean-Luc puis Claude ayant mis tout à gauche se lancent à l’attaque de ce raidillon arc-boutés sur leurs pédales, nous les suivons tranquillement en poussant nos vélos.
Au sommet, nous devons encore marcher pour rallier le premier et surtout le second belvédère dominant les Concluses, superbe canyon de l’Aiguillon noyé dans une végétation dense. Nous n’avons ni le temps, ni l’équipement pour descendre au fond de ces profondes gorges (prévoir 30 minutes), moins encore pour explorer le travail de l’eau tout au long du cours de ce torrent capricieux (avis aux amateurs de randonnée, c’est un parcours excitant d’une réelle beauté).
Nous repartons sans trop tarder, avalons la pente, moins difficile qu’il n’y paraît jusqu’à la jonction avec la D143 qui nous amène au piedmont de Lussan, cité fortifiée construite sur un plateau isolé : pas de visite, comme je l’aurais souhaitée, toujours à cause de cette Mamie spécieuse.
La D37, d’abord plate et rectiligne, reprend un peu de hauteur, au grand désespoir de Gérard, atteint un petit col avant de redescendre au travers d’un superbe paysage de roches et de forêts, parallèle au défilé d’Argensol que l’on devine à gauche et en contrebas des imposantes ruines du château d’Allègre. Après cette enivrante descente, nous retrouvons la D7 et quelques kilomètres plus loin, notre point de départ, les brocanteurs ont remballé leur bric-à-brac et déserté le terrain.
Compte tenu de l’heure avancée, presque 19 h 00, nous décidons de rentrer rapidement à Ganges, sans même partager un dernier verre de l’amitié.



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