Cyclo Club Gangeois


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Lozère

Velo découverte > 2016

VELO DECOUVERTE 2
Causse Sauveterre et Causse Méjean.
(110 km et 1 700 mètres de dénivelé).
Mardi 3 Mai 2016.


Nous devions aller vers le Haut-Languedoc mais une météo perturbée nous a conduits vers la Lozère et l’Aveyron. Nous ne sommes que trois au rendez-vous de Laroque. Claude, Gégé et moi, les tifosis amusettes de la petite reine.

Le ciel est bleu, l’air est limpide et la température assez fraîche lorsque nous partons en direction de Saint-Jean-du-Gard pour suivre la fameuse Corniche des Cévennes. Cette importante départementale est certainement l’une des plus belles de notre région et on ne se lasse jamais d’admirer les magnifiques paysages qu’elle côtoie avec notamment la redoutable grimpette qui, du Pompidou, conduit aux cols de Solpérière et des Faïsses à plus de mille mètres d’altitude, avant de dégringoler en larges lacets vers la vallée du Tarnon, au pied du hameau de Saint-Laurent-de-Trèves où, dans un passé lointain, les dinosaures imprimèrent leurs pas sur le plateau calcaire, alors en bordure de mer. Après 1h45 de conduite, nous arrivons à Florac et allons stationner près de l’ancienne gare où nous nous équipons pour braver les 10° affichés sur le thermomètre.

Après un café bien chaud, nous enfourchons nos bicyclettes et traversons la paisible sous-préfecture pour attraper la Nationale 106 en direction de Mende. Je n’aime pas beaucoup ces grands axes car la circulation y est souvent intense et j’essaie de les éviter, ce n’est pas toujours possible. Aujourd’hui, le trafic est plutôt calme et nous parcourons rapidement les cinq kilomètres qui nous amènent à l’intersection de la D31 qui descend vers le Tarn et le village d’Ispagnac blotti autour d’une jolie église romane et d’un couvent hanté par les Ursulines, puis Molines, célèbre pour son eau minérale Quézac et son imposant château. C’est là, après un large méandre que débute la fameuse route des gorges et que notre Gégé s’envole, tête baissée et dos rond, un peu comme Carlos lorsqu’il a retrouvé une platitude comparable à sa chère Belgique. En quelques coups de pédale, il creuse l’écart 200, 400, 600 mètres et davantage, il n’est plus qu’un point, enfin un «beau point», disparaissant ou réapparaissant au gré des virages et des courbes qui se succèdent dans la vallée qui se resserre le long de sa rivière capricieuse. Derrière, nous accélérons légèrement pour combler ce retard, tout en admirant le somptueux paysage qui nous entoure et ne retrouvons notre fugueur qu’aux abords du tunnel taillé dans la falaise, aux portes de Sainte-Enimie, il a enfin jeté un coup d’œil dans ses rétros et s’est aperçu que nous ne le suivions plus, je le soupçonne d’être parfois rêveur


Il y a déjà une flopée de touristes et des «busées de tamaloùs» qui déambulent sur les berges et dans les ruelles de ce magnifique village classé. Nous ne nous y attardons pas et entamons la longue côte qui conduit sur le causse en contre-haut du canyon sous un soleil, maintenant chaud. Les points de vue sont grandioses sur le ravin de la Croze, Saint-Chély-du-Tarn, le cirque de Pougnadoires, le château de La Caze et d’autres encore. La pente n’est pas trop méchante jusqu’à Laval-du-Tarn, 330 mètres plus haut. Gérard a laissé ses velléités en bas et nous arrivons groupés sur le bord du plateau. La D998 qui conduit à l’autoroute via le Sauveterre est très accidentée et plutôt montante, traversant des prairies et des cultures ponctuées de nombreux bosquets, la campagne est verte, fleurie et reposante. Près de la baraque de Lutran et le carrefour de la D32, la route plonge dans la Serre del Poussas où coule l’Urugne, affluent du Lot, deuxième plus longue rivière de France avec ses 485 km. Vers midi, nous entrons dans la Canourgue, nichée au pied d’impressionnants rochers et à deux pas de l’A75. Le bourg est en pleine effervescence en ce jour de marché et les premiers vacanciers occupent les terrasses des cafés et des restaurants. Nous en cherchons un à notre convenance et en suivant les conseils d’un aimable quidam. Il s‘appelle «Le Portalou», la patronne est aimable et la serveuse efficace, nous prenons un excellent repas, le meilleur rapport qualité/prix de toutes nos sorties lointaines. Pendant ce temps, le ciel s’est chargé de lourds nuages gris et un vent Sud-est s’est levé, défavorable, sans doute!

Un peu avant 14h00 nous récupérons nos montures, dissimulés dans l’arrière-cour et revenons sur nos pas jusqu’au pont de Malleville, franchissons la rivière et entamons, les jambes un peu lourdes, une longue grimpette jusqu’au Sabot de Malepeyre, principale curiosité du secteur puis nous retrouvons les paysages vallonnés du Sauveterre et enfin l’impressionnante descente qui rejoint le Tarn à la Malène. Là, les choses se corsent et Gérard ne fanfaronne plus comme lors de notre passage deux ans auparavant«Pas dur le col, je l’ai escaladé à VTT lorsque je venais en vacances dans la région», il avait seulement oublié qu’il était un peu plus jeune, le pourcentage est d’ailleurs là pour lui rappeler qu’il n’a plus, ni le même âge ni la même corpulence. Claude, égal à lui-même, grommelle au pied de l’obstacle, affirmant que cela va être duraille vu son grand âge, mais grimpe sans donner l’impression de souffrir, on lui achèterait bien sa nature sans cette pointe de défaitisme. Il faut reconnaître que la route est très pentue, rarement au-dessous de 8% à 10% davantage dans les virages, mais la splendeur du site fait oublier la souffrance, enfin un peu. Nous faisons plusieurs haltes pour contempler les gorges, prendre deux ou trois photos et récupérer des durs efforts fournis sur les contreforts abrupts du Causse Méjean.

Au sommet de cette majestueuse ascension, au lieu-dit «Faïsse Longue», nous atteignons un grand carrefour, plus exactement un embrouillamini de directions avec pêle-mêle, celle de Sainte-Enimie via le col de Coperlac, celle des Vignes via le Roc des Hourtous, celle de Meyrueis via La Parade et enfin celle de Florac qui traverse le Causse d’Ouest en Est. Gérard est aux anges car, dans le passé, il venait souvent se promener sur ces terres ignorées avec son chien. C’est sur cette dernière que nous nous engageons, la seule que nous n’ayons jamais empruntée lors de nos escapades «Vélo découverte». Comme tous les plateaux caussenards que l’on pourrait imaginer plats (c’est la définition du dictionnaire), le Méjean présente une géographie très bosselée sinuant de colline en colline dans une apparence singulière, ni enchanteuse, ni grandiose mais il se dégage de cette immense prairie recouverte d’une haute herbe dorée un charme incontestable. Savoir que le loup y est revenu au siècle dernier et que le cheval de Przewalski, habitant des steppes de Mongolie et dernière espèce sauvage de notre planète y a été réimplanté en vue de sa sauvegarde, ajoute un je-ne-sais-quoi d’envoûtant. Nous ne verrons ni l’un ni l’autre, seulement des alouettes au chant mélodieux et des troupeaux épars. Une vingtaine de kilomètres nous séparent du rebord oriental, nous les parcourons sans hâte, profitant de l’air pur, du calme et surtout de la solitude, par contre, il fait plutôt frisquet en cette fin d’après-midi, alors que l’altimètre indique 900, 950 et 1016 mètres au col de la Pierre Plate où le décor change du tout au tout. Nous y faisons une pause pour admirer le panorama sublime qui s’étend devant nous, principalement les imposants Monts Lozère, la Montagne du Bougès, le Massif de l’Aigoual, les vallées du Tarn et de son affluent, le Tarnon.

La route qui dévale vers Florac est un véritable billard, un bonheur pour les descendeurs, Claude a pris la tête, distançant Gégé pourtant avantagé par son «Aérodynamisme» plaisir de la vitesse mais aussi ravissement devant un tel spectacle car nous nous arrêtons plusieurs fois pour contempler cette merveille. La ville est rapidement atteinte, la rivière puis la place de la gare où est stationnée notre voiture.

C’est fini, nous sommes tous les trois enchantés de cette virée lozérienne



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