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Labeil, Monts d'Orb

Velo découverte > 2017
VELO DECOUVERTE 6.
LABEIL, MONTS D’ORB ET PLATEAU DU GUILHAUMARD.
Mardi 29 août 2017.
(127 km et 2 250 m de dénivelé).

Il n’est guère plus de 8 h 00 lorsque nous quittons la place ombragée de la sous-préfecture de Lodève (277 m). Claude est frétillant à l’inverse de Patrick qui traîne une certaine apathie due à ses soucis d’épaule, Celse est radieux puisqu’il a obtenu une journée de congé pour service rendu afin de parfaire sa préparation en vue de son séjour au Monti Pallidi et Jo, débordant de vitalité, car, entraîné secrètement, s’apprête à en découdre, quant à moi, je suis inquiet et encore le seul à l’être, car à la demande des « Dolomiteurs », j’ai pondu un itinéraire long et pentu que je sais duraille pour avoir bourlingué de nombreuses fois dans la région (125,5 km et 2 116 m de dénivellation sur le papier, légèrement plus en réalité). Il n’y a pas, aujourd’hui encore, d’amateur pour la version « soft » !
À peine sortis de l’agglomération, nous entamons une longue côte sur la D35, passagère, large et parfaitement revêtue, à l’image des routes que nos amis sillonneront sur les pentes des Alpes italiennes, le pourcentage est faible sur deux ou trois kilomètres, il s’accentue pour atteindre 6, 7 et 8 %, parfois davantage dans plusieurs tronçons ou virages. Le Col de la Baraque de Bral, à 609 m d’altitude est une première étape, franchi en tête par Claude, bien entendu, suivi de Jo, de Jacky, puis de notre Président et enfin de Celse, nous continuons vers le nord jusqu’au Col Rouge (787 m) sur le Plateau de l’Escandorgue, longue échine volcanique qui s’étire du Larzac aux collines dominant les terres rouges du Salagou. Une grimpette de 13 km est une modeste entrée en matière pour qui souhaite s’attaquer aux fameux Mortirolo, Gavia, ou Stévio, mais tout de même, ça monte sans palier de récupération et personne n’a été facile, même notre Claudius qui a échafaudé une feuille de route alambiquée pour tenir la distance, sachant qu’aucun de nous ne lui portera secours au cas où son assistance viendrait à rendre l’âme, ça fait partie du jeu !!!
Nous bifurquons à gauche sur une jolie route, oubliée des automobilistes, qui frôle le pourtour à pic du Causse de Gabriac sur les contreforts des Monts d’Orb avec une vue panoramique admirable vers le sud et l’ouest, jusqu’aux lointaines Pyrénées. Au Col de l’Homme Mort (671 m), les GPS affichent déjà 600 mètres et nous n’avons parcouru que 20,5 km, nous prenons la direction de Fonbine sur la gauche par une étroite voie qui s’élève sèchement avant de dégringoler en lacets serrés sur la vallée de l’Orb où s’est développée une élégante station thermale mais surtout où sont installés le siège et les laboratoires des produits Avène dont l’immense bâtiment moderne de glace et d’alu dénote dans un paysage sauvage, vert et vallonné. Au bas, nous avons l’impression de pénétrer dans le parc des thermes où se promènent des pensionnaires, jeunes ou vieux, actifs ou souffreteux. La pelouse, arrosée en permanence, est impeccable, les massifs de fleurs chatoyants et les arbres taillés au cordeau. Nous attendons le retardataire qui a roulé prudemment sur les 7 ou 8 km acrobatiques de ce coteau abrupt, avant de continuer à droite sur la D38 conduisant au prospère bourg d’Avène-les-Bains.
Le bar étant ouvert, nous allons avaler un café et pour les plus gourmands, boulotter un croissant, sur la terrasse barrant le trottoir. Après cette agréable pause, nous reprenons notre balade, près du réservoir sur le fleuve puis dans les hautes collines qu’il nous faut franchir par une laborieuse montée de 4 ou 5 kilomètres. Nous redescendons ensuite sur le riant village de Celse-et-Roco-Celse, bizarrement orthographié, ici, Ceilhes-et-Rocozels, l’ami Serre semblant contrarié que l’on malmène ainsi son éminent nom de baptême ! Pour ceux et celles qui l’ignoreraient, ce singulier prénom vient du mot latin « excellens », qui expliquerait la tranquille désinvolture de notre personnage ! Nous tournons à gauche sur le bord de l’agréable plan d’eau, abandonné, présentement, aux canards et aux gallinules avant de filer sur la D902, très tranquille ce matin. Les Monts d’Orb sont un immense enchevêtrement de montagnes arrondies, de vallées profondes et de forêts touffues, accessibles par le Col Vert (598 m) puis celui de Notre-Dame (664 m), débutant par un faux plat sinueux, suivi d’une brève descente et d’une plus conséquente ascension de 4 ou 5 km. La route bascule ensuite dans une zone accidentée et boisée jusqu’à proximité du village perché de Montagnol, caché par les replis du terrain, plus bas encore vers Fonclare où jaillit une source minérale à 37°, exploitée depuis le XIIe siècle par les moines cisterciens. Le site, appelé les Bains de Sylvanès, est malheureusement laissé à l’abandon depuis de nombreuses années. En continuant sur les rives du Cabot, nous arrivons vers l’imposante abbaye de Sylvanès, fondée en 1 136 par l’ordre monastique ci-dessus nommé, ordre qui a essaimé dans toute l’Europe au départ de sa moinerie bourguignonne de Citeaux, près de Dijon. Ici, on vient des quatre coins du monde écouter de la musique et boire les paroles des chants spirituels et non le doux nectar de l’un des cépages les plus réputés d’Alsace, je veux parler du Sylvaner, que notre cher Président, assoiffé, a cru lire sur le panonceau d’entrée.
Une pimpante hôtellerie, située face aux bâtiments religieux, nous tend les bras, sauf, qu’exceptionnellement, elle est fermée ce midi. C’est bien dommage car ce parcours bosselé a aiguisé nos appétits. Onze kilomètres sur un tracé sinueux et accidenté nous séparent du prochain village, campé sur les berges d’un tranquille cours d’eau. Mais à Saint-Félix-de-Sorgues, point de casse-croûte, l’auberge a cessé son activité il y a 6 ans pour devenir gîte d’étape et ne nourrir que ses pensionnaires en dépit d’une carte affichée au bas de l’escalier. Malgré nos supplications, et un Cévenol affamé ne manque pas d’arguments quand ça gargouille dans son pancel, le patron ne nous propose ni petit encas, ni omelette aux champignons qui prolifèrent dans les forêts voisines à la bonne saison. Le plus proche estaminet est à 11 km dans la commune de Fondamente. Jo, encore très gaillard, mais par-dessus tout affamé, a pris la direction des opérations et nous filons à vive allure dans la vallée verdoyante de la Sorgues, sans même jeter un coup d’œil aux jolis paysages et aux charmants hameaux que nous traversons. Claude peine à rester dans les roues, preuve que le Casile, secondé parfois par Patrick et Jacky, n’amuse pas le terrain. .
Un peu avant 13 h 30, nous entrons dans le bourg, quasi désert et, oh surprise, l’Hôtel-Restaurant Baldy, très renommé dans l’Aveyron, a portes closes et ce, depuis quelque temps (pas sur internet), par contre, le Petit Bistrot attenant est encore ouvert mais les derniers clients terminent leur repas. La patronne accepte de nous préparer une salade mixte avec ce qui lui reste dans le réfrigérateur : c’est mieux que rien, mais insuffisant pour calmer nos estomacs vides et avant d’affronter les 40 derniers km agrémentés de 7 ou 800 m de dénivelé
Nous sortons de table vers 14 h 40 et nous nous dirigeons, plein sud, sur la D93 qui enjambe la Sorgues, côtoie la voie de chemin de fer reliant Béziers à Neussargues et s’enfonce dans le sous-bois jusqu’au hameau de Tournadous sur le piedmont du Plateau du Guilhaumard dont on contourne les hautes falaises de calcaire un bon moment. C’est sur ce dernier que se trouve l’un des plus impressionnants avens de notre région, le Mas Raynal dont le puits d’entrée plonge à 105 mètres dans les entrailles de la terre, au fond coule la Sorgues. Sujet au vertige, s’abstenir ! Cette vaste plate-forme karstique est aussi un lieu privilégié où chercheurs et promeneurs viennent découvrir une flore riche de 1 900 espèces, une faune, parfois endémique, mais aussi de nombreux fossiles incrustés dans les marnes. Pendant une dizaine de kilomètres, ce n’est qu’une succession de brèves côtes et descentes, un véritable casse-pattes qui met à mal nos organismes sous-alimentés. Je constate une sérieuse fatigue chez la plupart d’entre nous, curieusement, je me sens bien, de même que Claude qui aimerait vider complètement ses accus avant son séjour montagnard, mais de préférence après l’ultime grimpette. Dans le coquet village du Clapier, nous bifurquons à gauche pour aborder un coriace raidillon conduisant au Pas de Licous (741 m) sur le rebord méridional du Guilhaumard que nous longeons jusqu’au hameau fortifié de La Bastide-des-Fonts, juchée sur une corniche rocheuse. La D493 continue son ascension jusqu’au Pas de la Livre (858 m) dans un décor superbe de roches ruiniformes, de parois déchiquetées et de vallons touffus avec en toile de fond les hautes falaises et les pains de sucre qui délimitent les contours du Larzac jusqu’au lointain Col du Vent. Nous rejoignons la D142 que nous suivons sur deux kilomètres avant de tourner sur la D142E4 parallèle à la Lergue naissante avant de pénétrer dans le lieu-dit des Sièges.
Nous n’en avons pas encore terminé avec le dénivelé car les deux ou trois kilomètres qui nous séparent de la limite sud du Causse ne sont qu’une succession de coups de cul raides. De la cime, nous pouvons admirer le fameux Cirque de Labeil, le bassin du Lodévois et sur l’horizon, la mer ou les étangs, le tableau est grandiose mais pas apprécié à sa juste valeur, en raison de la lassitude. Nous plongeons vers le hameau sur la très étroite et fort pentue D151 dont le panneau, très trompeur indique 12 %, alors que certains passages flirtent avec les 17.
Nous nous arrêtons sur le parking du restaurant de la Beaume-Baucar où nous remplissons nos bidons. Cette grotte, autrefois habitée, est l’une des plus spectaculaires de l’Hérault avec un lac aux eaux cristallines et une rivière souterraine dont on ne connaît ni l’origine ni la véritable destination. Elle servait autrefois de cave d’affinage pour le fromage de Roquefort et aujourd’hui pour le vieillissement des vins de Pégairolles-de-l’Escalette, vignoble situé dans la vallée voisine. Par contre, je n’ai trouvé aucune trace de l’origine du mot « Labeil », qui semble-t-il, n’a aucun rapport avec l’Apis Mellifera, autrement dit l’abeille. De nombreux touristes se pressent autour de l’entrée et plus bas vers le belvédère qui découvre le panorama que nous avons aperçu là-haut. Son accès nécessitant un peu de marche dans le sous-bois mais surtout de garer nos vélos près de la chaussée, nous freine et nous décidons de poursuivre notre chemin. La route descend dans une zone très luxuriante avec un pourcentage moyen de 10 % jusqu’à l’adorable village de Lauroux traversé par le Laurounet que nous accompagnons jusqu’à son confluent avec la Lergue. Distrait, je manque l’itinéraire bis et touristique qui se dirige vers Lodève sur la rive droite de la rivière et conduit mes coéquipiers sur la D609, moins agréable, qui suit l’A75 jusqu’à la ville où nous retrouvons nos véhicules.
Malgré un long et difficile périple, nous rentrerons d’assez bonne heure à la maison : Claude a terminé dans le rouge comme il le souhaitait, Jo a vidé ses batteries, Celse et Patrick ont largement
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