Cyclo Club Gangeois


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La jonte

Velo découverte > 2015

Vélo découverte 8.
La Jonte entre Causse Méjean et Causse Noir.
(87 km et 1500 mètres de dénivelé).

Dimanche 27 septembre 2015.


La météo annonçait fraîcheur à l’aube, 22/25° vers midi et ciel dégagé toute la journée. Les frileux sont donc restés bien au chaud sous la couette car nous ne sommes que 7, ce dimanche matin. Les 11° affichés sur le thermomètre à Laroque vers 7h00 ne sont pas très encourageants mais chacun a prévu le pire. Pas de nouvelles têtes dans l’équipe, que des fidèles, assoiffés de découverte et de pédalée paisible Claude, Christelle, Jean-Luc, Gégé, Celse, Mario et moi-même.

Nous arrivons à Meyrueis qui prépare la «Fête du bon goût» vers 8h30 et allons nous garer à l’extérieur de la ville sur le parking du supermarché. Il ne fait que 5° lorsque nous mettons le nez dehors et chacun s’emmitoufle au mieux, les manches, les jambières, les blousons, les coupe-vent et même les gants d’hiver sont de sortie.

Pas de remarque persifleuse au sujet du tracé qui une fois encore commence par une grimpette, tout le monde est content d’en découdre avec le pourcentage, d’autant plus que la route qui rejoint le plateau du Méjean, d’abord pentue, devient vite roulante ne dépassant guère les 3% ou 4%. Les derniers lambeaux de brouillard se dissipent sur la vallée de la Jonte en contrebas offrant un panorama majestueux vers l’Ouest. À l’altitude 950, nous dépassons le carrefour qui conduit à Costeguison et plus loin au col de Perjuret. C’est dans ce coin que Christelle, petite fille, passait ses vacances dans la ferme de ses grands-parents participant aux mâchons généreux de papy, d’où son goût immodéré pour le fromage

Le Méjean est un monde à part au cœur des Grands Causses avec son moutonnement infini recouvert d’une herbe jaune et rase, on se croirait dans les steppes de Mongolie ou dans la savane africaine. Gégé exulte, ces prairies austères lui plaisent lui rappelant ses escapades de l’époque où il cavalait comme un jeune chien, mais ça, c’était avant. Christelle n’a pas conservé un bon souvenir de ces vastes étendues, les autres ne se manifestent pas et moi, j’aime bien. Après le village de la Parade, la D986 descend jusqu’au hameau de Carnac sur quatre ou cinq kilomètres, nous la laissons sur notre droite pour suivre la D43 puis à la Croix Blanche, nous l’abandonnons avant qu’elle ne dévale en lacets serrés dans les Gorges du Tarn, au village de la Malène. Notre petite route serpente sur les reliefs du plateau, parallèle au profond canyon dont on aperçoit les falaises sommitales et au-delà le Sauveterre. Elle ne cesse de grimper entre prairies, forêts et parfois quelques cultures près des jolies bâtisses caussenardes de Rouvignac et surtout de Rouveret. Au col de Riesse, l’altimètre indique 946 mètres, découvrant un joli panorama. Au carrefour, un peu plus loin, nous bifurquons à droite vers le village éponyme avec ses maisons typiques de la région et continuons jusqu’au snack-bar du site entouré d’une barrière en interdisant l’accès. Le belvédère du Roc de Hourtous est payant, ce qui est plutôt rare dans le secteur, même si on consomme mais le coup d’œil est magistral sur le cirque des Beaumes et les Détroits. Vaut-il les 1,50€ par personne que le patron fait payer à Claude en plus des boissons? Nous y étions venus, Gégé et moi, au printemps dernier avant que le marmiton ne fasse mijoter l’aligot et avions pu accéder gratuitement à la plateforme au-dessus du vide. Celse est content, il a eu son café, un double, s’il vous plaît, et il repart fringuant vers le carrefour, nous lui emboîtons la roue, sauf Gérard, qui a entamé une discussion avec un touriste, sans doute pour lui refourguer un vieux bidon d’huile Yacco. Le ciel est limpide, parfaitement bleu et le soleil chaud, nous obligeant à retirer nos harnachements d’hiver. Notre prolixe compère nous rattrape un peu plus loin et nous continuons notre chemin sur la petite départementale qui ne cesse de monter ou descendre jusqu’au lieu-dit la Maxane où elle plonge vers le village des Vignes. Mario, emporté par sa fougue latine a entamé la plongée sans attendre, tant pis pour lui, il faudra qu’il remonte car deux itinéraires s’offrent à nous: dégringoler vers le Tarn ou continuer sur le plateau, comme prévu initialement pour rejoindre Saint-Pierre des Tripiers et rejoindre la Jonte vers le Truel. Gégé qui connaît le secteur opte pour la première possibilité car un très sérieux coup de cul de 1500 à 2000 mètres frisant les 15% voire plus, hante ses souvenirs du côté de la Bourgarie (nous l’avions seulement descendu). Sans doute a-t-il été assez persuasif car la majorité se dégage pour la première possibilité. La route est relativement large et en très bon état avec de longues épingles sur cinq ou six kilomètres, d’abord au pied d’imposantes falaises ocre, puis sur le versant abrupt de la vallée. Nous partons doucement pour profiter de la splendeur du paysage et découvrir les ruines du château de Blanquefort, agrippées à la muraille bien au-dessus de nous. Nous nous arrêtons plusieurs fois pour admirer les gorges, en amont vers le Point Sublime ou en aval vers les rochers de Cambon, des Beaumelles, Cinglegros et dans le lointain vers la Corniche du Méjean, le clou des Causses. Un point de vue a été aménagé à la base des parois impressionnantes pour contempler le cours d’eau qui file plein Sud, 300 à 400 mètres plus bas. Nous y faisons une pause alors qu’un convoi de voitures anciennes, majoritairement françaises, grimpe poussivement la côte en soufflant. Ces vieilles guimbardes empestent l’air et nous leur abandonnons le terrain, j’ai cru entendre Gérard, faire l’article à quelques passionnés de rutilantes Dodoche, 4cv t autres. La fin de la descente est plus rapide et à ce jeu, Jean-Luc et Mario s’avèrent les meilleurs. Nous les rattrapons sur le pont qui enjambe le Tarn alors qu’ils lorgnent deux jouvencelles qui se dorent la pilule sur la grève dans le plus simple appareil, précisent-ils. Moi, j’ai cru voir quelques morceaux de tissu sur ces peaux

Aux Vignes, nous retrouvons un tracé emprunté lors de Vélo découverte 4. La D907bis, récemment asphaltée est un véritable régal et l’environnement magnifique nous invite à la contemplation plutôt qu’aux bordures, chères aux rouleurs, nous nous arrêtons à plusieurs reprises, notamment vers les tunnels, photos obligent

Aux alentours de midi, nous entrons dans le Rozier avec à peine 50km au compteur depuis Meyrueis, voilà une moyenne qui ne conviendrait pas à beaucoup dans le club. Le casse-croûte, outre son côté réparateur, est un moment convivial apprécié de tous. Il y a des grillades, du porc au curry et de la saucisse aligot à la carte. Nous choisissons tous ce dernier plat, après avoir proclamé que ce ne serait pas une bonne idée d’ingurgiter un tel combustible aux effets perversAprès l’inévitable café «serré», nous enfourchons nos vélos, traversons la Jonte et le village de Peyreleau avant d’entamer le plat de résistance, la dure ascension du Causse Noir. Celse se sent pousser des ailes et caracole un moment avec les spécialistes de la bosse, un souci de digestion, sans doute, le fera lâcher prise vers le ravin de Costalade mais il réalisera une belle ascension, mieux que Gégé qui râle deux ou trois lacets plus bas, je crois l’entendre alors que j’arrive péniblement à rejoindre l’aigle de Cazilhac. Nous nous regroupons au sommet et soufflons le temps que les derniers récupèrentje crois que «l’ailigot» n’a pas été une bonne option

Nous cheminons paisiblement dans la forêt domaniale du Causse Noir en contre-haut des gorges que l’on aperçoit de temps à autre dans une trouée. Comme il n’y a pas de volontaires pour visiter l’église de Saint-Jean de la Balmes, nous filons vers Vessac, puis Veyrau et ratons dans le hameau, la petite route qui dégringole dans le fond, vers le lieu-dit, le Maynial. Dommage car ce cheminement est très spectaculaire. Où avais-je la tête, dans le guidon sans douteNous continuons donc sur la D584 jusqu’au site de Dargilan, la grotte rose, un petit kilomètre à l’écart de notre parcours mais avec une pente impressionnante à la finpas de spéléologie mais un coup d’œil au magnifique belvédère en contrebas. Quelques-uns d’entre nous pensant que le chemin continuait sont dépités à l’idée de remonter les 15% à 18% de la première rampe et les 10% à 12% qui suivent. Claude est égal à lui-même, calme et volontaire, Gérard, quant à lui, a le moral dans les socquettes et s’interroge sur le bien-fondé de pratiquer la bicyclette. Pour le conforter dans ses élucubrations, le parcours n’en finit pas de monter et descendre avant de retrouver le bord du plateau et la descente finale vers Meyrueis où la fête bat son plein. Nous y rencontrons Jean et son épouse, chargés de bocaux et boitillons gourmands, l’hiver s’annonce riche en calories chez les Martin

Vers 16h30 nous sommes de retour vers nos véhicules puis nous prenons le chemin de Ganges via le col de Perjuret afin d’éviter le centre-ville, grouillant de monde.Encore une belle journée sur des routes tranquilles et en bien meilleur état qu’en Cévennes, de surcroît dans des paysages grandioses dont on ne se lasse pas. C’était le dernier Vélo découverte de l’année. Je vous retrouverais aux beaux jours de 2016 pour d’autres pérégrinations pittoresquesle Pays Cathare, le Pays de la Cèze, le Tanargue, l’Espinouse, les Monts Lozère ter, le Lubéron, le Vaucluse, la Montagne Sainte Victoire, le Sidobre, le Pic de Vissou, Roquefort, Labeil, le Lévézou, l’Aubrac, la Margeride et bien d’autres.


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