Cyclo Club Gangeois


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Espinouse

Velo découverte > 2015

Vélo découverte 6.
Les Monts de l’Espinouse et le col de l’Ourtigas.
(100km et 1800m de dénivelé).
Mardi 4 Août 2015.


Il y a ceux que la canicule rebute et ceux qu’un nuage menaçant inquiète, aussi sommes nous seulement 5 au départ, Claude, notre aîné toujours partant, Gégé qui ne voulait pour rien au monde manquer cette sortie, Celse pour qui j’ai adressé un mot d’excuse à son patron, Jean-Yves ravi de participer à une escapade paisible et Jacky, heureux de fouler à nouveau les hautes terres du Languedoc. Peu connaissent ce coin d’Hérault et très peu les petites routes sur lesquelles nous allons pédaler.Partis vers 6h00 de Laroque, nous enfourchons nos bicyclettes vers 7h45 sur le parking derrière la place principale d’Hérépian, capitale de la cloche et de la sonnaille. Le ton est tout de suite donné et nous attaquons le premier col, celui des 13 Vents, peu pentu mais long de 10 kilomètres, le ciel est nuageux avec de rares traces bleues, la température est excellente et le vent très discret. Notre environnement est largement boisé dans le piedmont mais se dégage vers le haut, au-delà de Taussac-la-Billière, célèbre pour ses orgues de calcaire. Gégé et Claude franchissent le panneau en tête et profitent de leur avance pour admirer le panorama qui s’étend à leurs pieds sur la large vallée de l’Orb, la belle route redescend ensuite en larges boucles sur le village de Saint-Gervais sur Mare, propice à la pause-café et seul point de notre début de parcours relié au réseau téléphonique, Claude ayant un coup de fil à envoyer vers la lointaine Ganges

Les cols sont empilés les uns sur les autres et nous n’allons pas cesser de monter, col de Pierre-Plantée (470m) col de Madale (692m) traverser le village désert de Rosis (757m) et continuer notre ascension par le col des Avels (802m) et enfin sortir de la forêt dans les dernières rampes du superbe col de l’Ourtigas (987m) taillé dans d’énormes falaises de granite. Nous profitons de plusieurs points de vue époustouflants sur un enchevêtrement de mamelons massifs surmontés de pics rocheux pour nous regrouper. C’est là qu’en 1956, furent introduits les mouflons corses, ils se sont bien acclimatés à cette moyenne montagne, très ressemblante à l’île de Beauté, au point qu’ils ont été transplantés dans d’autres biotopes des Cévennes et même pour les plus indolents, renvoyés dans leur terre natale. De quelques unités, à l’origine, ils seraient maintenant plus de 2000: nombreux mais invisibles aujourd’hui. Leur chasse est malheureusement très prisée des Tartarins de tous poils.La route serpente dans le massif mais continue de monter jusqu’au col de l’Espinouse, dépassant les 1000 mètres, 1124m exactement, à proximité du toit de l’Hérault. Nous sommes sur un immense plateau, légèrement vallonné, recouvert de bois et de landes où domine la bruyère, il est environ 11h00 et un oiseau de mauvais augure, resté dans ses pantoufles nous avait prédit pluie et orage. Rien de tout cela, seulement un nuage bas qui s’effiloche au ras de la canopée, poussé par un vent fripon. La route, revêtue d’un goudron lisse, se faufile dans une zone de sylviculture où certaines parcelles déboisées donnent un aspect sinistre. Ça ne dure, heureusement, pas très longtemps et aux environs du hameau de Salvergues (976m) nous retrouvons une campagne verdoyante et une forêt claire où coule une gentille rivière, l’Agout. Jusqu’à Cambon (876m) nous ne donnons pas beaucoup de coups de pédale puis la route attaque le col de Fontfroide (973m) long de ce côté de 4 kilomètres et peu pentu. Nous le franchissons en groupe dans les nuages qui effleurent les sommets avant de se dissiper sur le versant Sud offrant un paysage à couper le souffle sur la très longue descente qui rejoint les vallées du Jaur et de l’Orb. Il est midi et certains ventres criant famine, nous nous alimentons légèrement sachant que nous trouverons un restaurant en bas. Les 12 kilomètres de lacets sur un macadam parfait sont un véritable régal pour les descendeurs et les contemplateurs, nous nous offrons quelques arrêts. Il n’en serait certainement pas de même dans l’autre sens que nous réserverons à la version 2016 pour le plus grand plaisir de Patrick

Un peu après midi, nous arrivons à Olargues, classé parmi les plus beaux villages de France et construit sur une colline rocheuse surmontée du donjon de l’ancien château, dominant le cours du Jaur. Ce dernier forme une large boucle encerclant les quartiers bas, on y accède par le pont du Diable. Le premier restaurant est un peu trop gastronomique pour des pédaleurs, le second plus familial, mais dilettante. Le déjeuner est correct, même si la cuisinière a oublié la viande sur la poêle et le patron, un peu brouillon dans ses prises de commande, peut-être est-ce normal car il s’appelle «Funambule». Nous sommes des clients plus affamés que grincheux.Après le café, nous reprenons la route, en l’occurrence la Voie Verte au pied du magnifique massif du Caroux couronné de pics déchiquetés et au-dessus des vallées du Jaur puis de l’Orb. Cette piste cyclable, non goudronnée, relie Albi à Bédarieux sur 75km évitant ainsi de rouler sur la D908, très empruntée. Nous la quittons à Mons la Trivale pour un bref détour, hors programme, jusqu’à l’entrée des gorges d’Héric, impressionnante faille dans le granite qui remonte jusqu’au plateau vers le magnifique hameau de Douch. Une allée cimentée remonte sur plusieurs kilomètres cette impressionnante entaille. Elle servait autrefois au petit train du Caroux qui emmenait les cargaisons de «tamalous» et les séniors au cœur de la montagne, après, un sentier conduisait au hameau d’Héric où les plus fringants venaient boire un verre, au-delà, on entrait dans le domaine de la randonnée et de l’escalade! Après un coup d’œil et une photo, nous retournons au village puis sur la grande route que nous suivons sur 1000/1500 mètres avant de tourner à droite vers le Moulin de Tarassac, où le Jaur rejoint l’Orb.

Cette nouvelle voie s’enfonce dans les Gorges du ci-dessus nommé, paradis du canoë-kayak, dans un paysage tourmenté où les rares plateformes sont occupées par des vignes. Nous pénétrons sur le territoire viticole de Saint-Chinian, inspirant Jean-Yves pour une petite dégustation. Un peu après la Tour de Vieussan, nous abandonnons la D14 pour emprunter une petite route qui doit nous ramener dans la contrée que nous venons de quitter. Le soleil commence à taper et les zones d’ombre sont rares quand nous abordons les premières épingles de ce dernier raidillon dont on ne voit pas le bout: 8km et 430m à escalader avec plusieurs tronçons à 10% et plus. Le paysage, nouveau pour tout le monde, ne manque pas d’intérêt mais je crois que certains ont d’autres préoccupations: en finir avec cette interminable montée. Après le col, le paysage change du tout au tout et un large panorama sur la vallée et le Massif de l’Espinouse s’offrent à nous, nous en profitons, le temps de récupérer. La suite est une simple formalité avec une descente plus acrobatique vers le hameau de Plaussenous et en bas la bifurcation conduisant à Poujol sur Orb. 4 ou 5km nous séparent du pont nous ramenant à Hérépian. Un pot offert sur la place du village très passagère, par Jean-Yves, est le bienvenu, puis nous reprenons le chemin de Ganges (1h45)

Ce fut une très belle randonnée dans un cadre parfois grandiose et loin des bruits de la ville, de plus, sans une goutte d’eau, détail pour faire bisquer les défaitistes


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