Cyclo Club Gangeois


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Espinouse

Velo découverte > 2016

VELO DECOUVERTE 3
Massif de l’Espinouse, Cols de Fontfroide et de l’Ourtigas.
(105 km et 1500 mètres de dénivelé).
Dimanche 12 juin 2016.


Je suis tenté une nouvelle fois de reporter cette balade, car Patrick, pour qui je l’avais programmée est empêché pour raison de santé mais, le temps, aujourd’hui, étant clément sur les montagnes du Haut-Languedoc, je maintiens mon choix, nous y retournerons certainement, la région étant tellement belle.

Après un sacro-saint café à Cazilhac, je file avec Celse pour retrouver mes fidèles compagnons, Claude et Gégé puis nous prenons la route du Caroux. Nous arrivons à Poujol-sur-Orb vers 8et sortons du parking 20 minutes plus tard sous un ciel bleu et avec une température agréable. Le village est à peine réveillé, seule la rue principale résonne du bruit des nombreuses voitures qui la traversent. L’épicière, souriante et avenante, peaufine son étalage constitué d’une magnifique charrette, on achèterait bien toute la boutique chez «Marie et Vous». Par contre, le cafetier de «La Grotte des Artistes» a le sourire dijonnais comme on dit chez moi, c’est-à-dire comme quelqu’un qui aurait englouti une cuillère à soupe de moutarde forte à l’insu de son plein gré.


Nous avalons prestement notre buna (nom originel et éthiopien du breuvage noir dont beaucoup sont addicts et surtout les cazilhacois) puis partons vers la fameuse «Passa-Païs», voie verte qui relie Mazamet à Bédarieux sur 76 km. Elle n’est pas goudronnée mais parfaitement roulante, guère plus utilisée que nos sections locales vers Le Vigan ou Sauve (pas la peine que nos édiles dépensent tant d’argent pour les aménager). Nous la suivons pendant 18 km jusqu’au méandre du Jaur enserrant le ravissant bourg d’Olargues. Cette première portion, parfaitement plate est une mise en jambe et un régal pour les yeux. En effet, la piste dans un écrin de verdure longe la D908, au pied de l’escarpement granitique du Caroux et de l’Espinouse dont on aperçoit les imposantes falaises et les étroites gorges de la Colombières, de l’Héric, des Pradals et d’autres, elle enjambe le Jaur, principal affluent de l’Orb et de nombreux torrents, encore en eau en cette fin de printemps. Les oiseaux chantent dans la futaie, les fleurs colorent les sous-bois, certaines embaumant l’air et les cerisiers sont en fruits pour le bonheur du plus gourmand d’entre nous que je ne dénoncerai pas dans ce texte, afin de ne point porter préjudice à sa carrière.


Un peu après 10 km nous abandonnons cette allée paisible pour attaquer la principale difficulté de cette sortie, le Col de Fontfroide qui culmine à 972 m soit une douzaine de kilomètres pour 780 m de dénivelé. Les premiers lacets traversent la forêt du Somail puis des hameaux et des mas isolés avec un pourcentage variant de 4 à 7%. Les choses se corsent vers la moitié lorsque nous quittons l’abri des arbres, à proximité du Col du Poirier (602m) car la pente s’accentue et la bise nous guette au coin du bois. Nous faisons quelques haltes pour admirer le magnifique panorama et les charmants villages de Maurou et de Coustorgues, nous regrouper et nous reposer car les bourrasques sont de plus en plus violentes, tellement fortes que des cyclistes ont mis pied à terre en descendant pour éviter une chute.
Vers 11h00 nous franchissons le sommet, toujours accompagnés de rafales soudaines et d’une fraîcheur surprenante. La D14 descend dans un vallon champêtre où coule le ruisseau d’Escande jusqu’à Fraisse-sur-Agout, station verte et ville fleurie, nous enchaînons dans une vallée étroite et entrons dans La Salvetat-sur-Agout, construite dans une boucle de la rivière et à midi pétant, quelle organisation, saluée par Claude.
L’esplanade est envahie par une foule importante et les terrasses sont bondées mais en quelques minutes presque tout le monde a disparu et le restaurant que nous choisissons est pratiquement vide, les gens sont rentrés chez eux pour déjeuner, comme une envolée de moineaux. Notre choix se porte sur la Pergola, le menu est simple et correct, le service rapide.


Nous reprenons notre chemin en direction de l’Est/Nord-est le long de la Vèbre qui joint ses eaux à celles de l’Agout pour former le lac de la Raviège. Le décor est bucolique et reposant, la route est en parfait état mais toujours montante, elle nous amène en contre-haut du barrage de Laouzas, au-delà de la frontière délimitant l’Hérault du Tarn. Nous le contournons à main gauche jusqu’à Vergnerols, dernier bras de la rivière avant de prendre la direction de Murat-sur- Vèbre à 841 mètres d’altitude dans un environnement très dépaysant fait de collines verdoyantes couvertes de forêts profondes, de champs et de prairies où paissent vaches et moutons. Claude qui ne nous a pas vus nous arrêter pour regarder le paysage, accélère la cadence, nous pensant devant lui et doit nous attendre près des panneaux indicateurs de la place centrale.
À la sortie de la localité, nous empruntons la D622 qui monte doucement vers le Col Del Par, bascule dans la combe de la Mouline puis grimpe vers le hameau de Fagairolles. Les premiers attendent les derniers au croisement et soufflent un instant avant d’attaquer la seconde difficulté de cette virée, la montée vers le Sommet de l’Espinouse (1124m) soit 260 mètres en à peine 4 kilomètres. Nous l’avons déjà escaladée, GG et moi, cette fois-ci, je ne pourrai pas lui raconter d’histoire en affirmant que ce n’est qu’un «petit coup de cul», elle est en réalité, plus difficile qu’elle paraît. J’arrive au carrefour devant Celse, puis Gérard, en danseuse, pourquoi pas et Claude courbé sur sa machine mais parfaitement appliqué.
Après, ce n’est que du bonheur, bien méritéla route se faufile dans les montagnes couvertes de landes envahies de bruyères et de genêts odorants, jusqu’au pied des monumentales roches de granite, les panoramas sont fantastiques, mais tout cela je l’ai déjà décrit lors de notre première visite en 2015.
Nous nous remplissons les yeux et après quelques arrêts dans les lacets du Col de l’Ourtigas (987m) nous enchaînons le Col des Avels, le minuscule village de Rosis, le Col de Madale, le Col de Jaquet, le Col des Princes, Combes et enfin Le Poujol-sur-Orb, tout cela pratiquement en descendant.
Après une bonne bière ou un chocolat, nous rentrons au bercail.




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